Orthèse mandibulaire : effets secondaires à connaître

L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) est une solution thérapeutique non invasive souvent prescrite dans le traitement du ronflement et de l’apnée obstructive du sommeil. Portée la nuit, elle permet d’avancer légèrement la mâchoire inférieure afin de libérer les voies respiratoires. Efficace pour de nombreux patients, cette orthèse peut cependant entraîner certains effets secondaires, particulièrement lors des premières semaines d’utilisation.

Voici un guide complet sur les effets secondaires possibles, leurs causes, comment les atténuer, et dans quels cas consulter un professionnel.

---

1. Sensibilité dentaire ou douleurs aux dents

L’un des effets secondaires les plus fréquents concerne une sensibilité dentaire, voire des douleurs au niveau de certaines dents. Cela s’explique par la pression exercée par l’orthèse sur les arcades dentaires, surtout lors des premières nuits de port.

Que faire ?

• Vérifier l’ajustement de l’appareil avec votre dentiste
• Ne pas trop serrer l’orthèse si elle est réglable
• Consulter si les douleurs persistent au-delà de quelques jours

2. Douleurs articulaires (ATM)

Des douleurs au niveau des articulations temporo-mandibulaires (ATM) peuvent apparaître, en particulier au réveil. Cela est lié à l’avancée imposée de la mâchoire pendant le sommeil.

Conseils :

• Faire des exercices de relaxation de la mâchoire le matin
• Réduire légèrement l’avancée mandibulaire
• Appliquer de la chaleur locale si nécessaire

3. Raideur ou fatigue musculaire

La mâchoire peut sembler « fatiguée » ou raide au réveil, surtout au début du traitement. C’est une réaction normale du système musculaire à une nouvelle posture imposée toute la nuit.

Solutions :

• Massages légers
• Exercices d’ouverture/fermeture de la bouche
• Progressivité dans la durée de port de l’orthèse

4. Hypersalivation ou bouche sèche

Selon les patients, l’orthèse peut provoquer soit une salivation excessive, soit une sécheresse buccale. Ces effets dépendent de la réaction des glandes salivaires et de la position de la bouche durant le sommeil.

Que faire ?

• Boire de l’eau avant le coucher
• Aérer la chambre pour limiter la respiration buccale
• Adapter la forme de l’orthèse si les troubles persistent

5. Déplacements dentaires

À long terme, l’utilisation prolongée d’une orthèse mandibulaire peut entraîner un déplacement léger des dents ou une modification de l’occlusion (fermeture de la mâchoire).

Prévention :

• Suivi régulier chez le dentiste ou l’orthodontiste
• Surveillance des contacts dentaires et ajustement si nécessaire
• Ne pas négliger les visites de contrôle annuelles

6. Inconfort ou difficulté à s’endormir

Le port de l’orthèse peut être perçu comme gênant au début. Certains patients rapportent une gêne mécanique ou une sensation de corps étranger, ce qui peut retarder l’endormissement.

Astuces :

• Porter l’orthèse quelques minutes avant le coucher pour s’y habituer
• Commencer par quelques nuits par semaine puis augmenter progressivement

7. Nausées ou réflexe nauséeux

Chez les personnes sensibles, une orthèse mal ajustée ou trop volumineuse peut déclencher un réflexe nauséeux, notamment si elle touche le palais ou la langue.

Que faire ?

• Signaler rapidement cet effet au praticien
• Ajuster la forme et le volume de l’orthèse

---

Quand consulter ?

Il est important de consulter votre dentiste ou spécialiste du sommeil si :

• Les douleurs persistent ou s’intensifient
• Des troubles articulaires apparaissent
• Vous observez un changement dans l’alignement de vos dents
• Le sommeil est fortement perturbé malgré l’appareillage

Un ajustement ou une nouvelle empreinte peuvent parfois suffire à résoudre le problème.

Conclusion

L’orthèse mandibulaire est un outil efficace contre l’apnée du sommeil légère à modérée et le ronflement. Toutefois, elle peut entraîner des effets secondaires transitoires ou durables, qui nécessitent un suivi régulier. Une bonne adaptation, un accompagnement médical, et une écoute des signaux corporels sont les clés pour profiter pleinement de ses bienfaits, en toute sécurité.

Source : blog « Le Quotidien du medecin« .