L’utilisation du glucagon en IRM (imagerie par résonance magnétique) est une pratique fréquente, notamment lors d’examens abdominaux ou pelviens. Bien qu’il soit principalement connu pour son rôle dans la régulation de la glycémie, le glucagon est utilisé en radiologie pour ses propriétés antispasmodiques. Voici un guide complet sur son usage en IRM.
1. Qu’est-ce que le glucagon ?
Le glucagon est une hormone polypeptidique produite naturellement par les cellules alpha des îlots de Langerhans dans le pancréas. Il agit principalement sur le foie en augmentant la glycémie par la glycogénolyse et la néoglucogenèse.
En médecine, il est synthétisé de manière recombinante et disponible sous forme injectable. C’est un médicament d’usage hospitalier utilisé notamment :
- En cas d’hypoglycémie sévère (urgence)
- Pour inhiber la motilité gastro-intestinale lors d’examens d’imagerie comme l’IRM
2. Composition du glucagon utilisé en IRM
Le glucagon utilisé en IRM est un médicament injecté sous forme de solution ou de poudre à reconstituer. Voici sa composition typique :
🔹 Substance active :
- Glucagon (d’origine recombinante) : 1 mg par flacon
🔹 Excipients courants :
- Lactose monohydraté
- Acide chlorhydrique ou hydroxyde de sodium (ajustement du pH)
- Eau pour préparations injectables (dans le solvant fourni)
Le médicament est généralement conditionné en kit comprenant :
- 1 flacon de poudre lyophilisée
- 1 seringue préremplie de solvant
- 1 aiguille pour reconstitution
3. Formes pharmaceutiques disponibles
Le glucagon est disponible sous plusieurs formes, selon l’indication :
Forme pharmaceutique | Usage principal |
---|---|
Poudre + solvant pour injection IM/IV | IRM, endoscopie, coloscopie |
Glucagon nasal (BAQSIMI®) | Hypoglycémie sévère d’urgence |
Stylo auto-injecteur (Gvoke®) | Hypoglycémie sévère, usage ambulatoire |
En imagerie, c’est la forme injectable intramusculaire ou intraveineuse qui est utilisée exclusivement.
4. Pourquoi injecter du glucagon avant une IRM ?
Le glucagon réduit les mouvements du tube digestif grâce à une action relaxante sur les muscles lisses intestinaux. Cette propriété est particulièrement utile dans les IRM abdomino-pelviennes où la motilité intestinale peut brouiller les images.
Indications typiques :
- IRM pancréatique
- IRM du foie
- IRM de l’intestin grêle
- IRM pelvienne (utérus, ovaires, rectum)
- IRM prostatique
Son effet est rapide (1-3 minutes) par voie IV, avec une durée d’action de 10 à 30 minutes.
5. Effets secondaires du glucagon en IRM
Bien toléré dans la majorité des cas, le glucagon peut entraîner les effets suivants :
Effets secondaires fréquents :
- Nausées
- Vomissements
- Sensation de chaleur
- Tachycardie légère
- Céphalées
Effets plus rares :
- Réactions allergiques (rash, œdème, anaphylaxie)
- Hyperglycémie passagère
- Hypoglycémie paradoxale (chez les diabétiques)
6. Précautions et contre-indications
Contre-indications absolues :
- Allergie au glucagon ou à l’un des excipients
- Phéochromocytome : risque de décharge massive de catécholamines → crise hypertensive
- Insulinome : risque d’hypoglycémie brutale
Précautions particulières :
- Diabète : surveiller la glycémie avant et après l’examen
- Grossesse : seulement si bénéfice justifié
- Allaitement : prudence, données limitées
7. Médicaments à éviter avant une IRM avec glucagon
Certaines substances peuvent interagir ou perturber l’effet du glucagon :
- Antispasmodiques (Spasfon®, Buscopan®)
- Médicaments gastro-intestinaux ralentissant la motilité
- Anticholinergiques
- Médicaments à base de fer ou de charbon (artefacts IRM)
Il est également recommandé de rester à jeun 4 à 6 heures avant une IRM abdominale, sauf contre-indication.
8. Foire aux questions (FAQ) – Glucagon IRM
Le glucagon est-il un bêta-bloquant ?
Non, le glucagon n’est pas un bêta-bloquant. Au contraire, il peut avoir un léger effet stimulant sur le cœur, entraînant une accélération de la fréquence cardiaque. Il agit principalement en relaxant les muscles lisses du tube digestif, ce qui le rend utile pour améliorer les images IRM abdominales.
Est-il obligatoire de recevoir du glucagon avant une IRM ?
Non, l’injection de glucagon n’est pas systématique. Elle est réservée aux IRM abdomino-pelviennes où les mouvements intestinaux risquent de perturber les images. Pour les IRM cérébrales, rachidiennes ou articulaires, son utilisation n’est généralement pas nécessaire. Le radiologue décide en fonction de l’indication clinique.
Peut-on voir l’estomac ou le pancréas sans glucagon ?
Oui, on peut visualiser ces organes sans glucagon, mais les images peuvent être de moindre qualité à cause des mouvements intestinaux. L’injection de glucagon améliore considérablement la netteté des structures digestives, notamment le pancréas, en supprimant temporairement le péristaltisme qui peut générer des artefacts.
Le glucagon peut-il être administré par le nez ?
Non, pas pour une IRM. La voie nasale est réservée au traitement d’urgence de l’hypoglycémie sévère, en particulier chez les patients diabétiques. En IRM, le glucagon est administré par injection intraveineuse ou intramusculaire uniquement, car ces voies permettent une action rapide et contrôlée.
Où peut-on obtenir du glucagon ?
Le glucagon utilisé en IRM est un médicament hospitalier. Il est exclusivement administré en centre d’imagerie ou à l’hôpital par du personnel médical qualifié. Il n’est pas disponible en vente libre et ne peut pas être obtenu en pharmacie sans prescription et indication médicale spécifique.
9. Conclusion
Le glucagon en IRM est un outil essentiel pour améliorer la qualité des images dans les explorations abdominales et pelviennes. Son utilisation est bien codifiée, sûre, et repose sur des données cliniques solides. Son efficacité dans la réduction des mouvements péristaltiques permet un meilleur diagnostic radiologique, à condition de respecter les précautions et contre-indications.
En cas de doute ou de pathologie particulière (diabète, allergie, grossesse), discutez-en avec le radiologue ou votre médecin traitant avant l’examen.
A découvrir aussi: